Une consultation sur les 27 compétences du programme EMI pour le cycle 4 a été lancée le 23 août dernier par la Direction pour le Numérique Éducatif. Cette démarche confirme la logique qui prévaut depuis la publication du programme EMI pour le cycle 4, et qui se caractérise d’une part par la prise en main de l’EMI par la Direction du Numérique et d’autre part par un transfert de nos compétences professionnelles vers nos collègues de disciplines.
Les manuels scolaires, les revues pédagogiques, le web… regorgent de fiches dans le domaine de l’EMI depuis de nombreuses années. Si là avait été la solution, nous aurions à ce jour des citoyens parfaitement formés. Las, nous savons ce qu’il en est dans les faits… L’affaire est à notre avis bien trop sérieuse pour la réduire à une nouvelle « éducation à… » confiée à « tout le monde » et à personne en particulier dont nous connaissons la difficulté de mise en œuvre dans nos établissements et par voie de conséquence, l’iniquité dans la formation des élèves.
Nous ne doutons pas que si à ce jour l’EMC, enseignement (et non éducation…) moral et civique, également à caractère transversal, connaît une traduction beaucoup plus concrète sur le terrain, c’est parce que le ministère a très rapidement missionné dans ce domaine nos collègues d’histoire géographie. Le fait de placer l’EMI dans le giron de l’EMC – malgré un faible recoupement des deux programmes – loin d’assurer une formation étendue à l’ensemble des élèves, en complique encore la lisibilité, si besoin était…
Ainsi, l’APDEN – qui se bat pour la reconnaissance de l’expertise du professeur documentaliste dans l’enseignement de l’EMI et par voie de conséquence pour l’obtention de conditions de travail qui lui permettent d’intervenir directement auprès des élèves seul ou en co-enseignement comme le prévoit sa nouvelle circulaire de missions – a choisi en conscience de ne pas participer à cette consultation. Elle s’en explique plus longuement dans un article publié sur son site national.